• A toi, la désavouée,



    Je voudrais qu'on s'écrive tous les deux, simplement avec nos mots, d'après nos maux. Rapproche-toi encore, je ne souhaite pas m'égosiller d'hardiesse dans ce message que je t'adresse, ni que tu ne me laisses désespéré, nu et affaibli dans mes ruines, qu'importe la prouesse. J'aimerais reposer sur toi, même en rêve dès lors que mes dires m'auront libéré. Je les vois ainsi t'investissant dans leur pureté et toi les dégustant sans t'en douter. Nous serions ici et là, détruits l'un pour l'autre, hors de nous, malades, incapables de rien. Mais nous n'en saurons jamais rien et nous n'aurions été que les simples victimes d'une dérive silencieuse, impromptue. Alors vivons notre devenir, ensemble cette fois, existence perfide, et moi l'infame au travers de notre renaissance, d'un "chacun pour soi, chacun pour l'autre".


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  • A fleur de peau, dénudée en somme, allongée de tout son corp sur une couche épousant voluptueusement ses formes ravissantes. Je m'en remets à elle qui m'adresse cette ivresse moite, telle la sueur qui s'échappe au travers d'elle ; de l'érotisme à sens unique et ravageur. Tout expire, respire, s'extirpe à un rythme que je ne parviens pas à identifier raisonnablement. Je la surprends dans ses moindres songes et balbutiements sensorielles, à m'envouter du regard ou d'ailleurs. Se trimbalant dans mon esprit, je la possède du bout des doigts. Fragile, habile, prête à servir mes désirs extravertis, elle a l'allure d'une reine et l'assise la seyant davantage, plus que jamais. Délicatement mais fermement, dévorons dès lors le jeu comme l'on mord dans un fantasme avec une machoire se décrochant. Soyons au-delà, partageons la caresse qui nous rapproche irréversiblement sans l'avouer, débordons des marges de nos sens pour en retirer l'essentiel, dénué, dénudé.

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  • Idéalement, j'imagine décrire ce que je suis dans l'ouvrage de ma vie. Se bousculer soi, dans la hate de les écrire avant de les oublier, n'est-ce pas là chose insensée? Se prendre au mot, les enchaîner dans son propre désordre, affectif, raisonnable, sublime et fou. J'aimerai me surprendre à décortiquer mes moments d'existence.



    J'écrirais ces choses pour dépeindre avec engouement, passion surement ce que je pense être ; cette certaine couleur de la fresque de toute une époque. Tous ces petits moments de vie que ma génération partage ensemble, je les prendrais en exemple, et moi en gage de sincérité, comme un sacrifice, je canaliserais mes hurlements en quelques pages, silencieuses et chacunes des séquences de vie en cours de digestion, parfois encore très vives, qui font ce que je suis devenu et ce que je m'apprête à devenir, je les unirais entre elles. A tous ces instants qui me sont encore proches, presque palpables, je vous dédie mon désir de ne pas vous perdre. Mon monde, que je n'aime guère, je t'offre l'opportunité de nous englober, nous et notre conscience d'être sacrifié, notre tristesse. Je ne veux pas d'une seconde chance mais bien poursuivre la première en la reconstruisant pas à pas, en m'en remémorant les traces les plus marquantes. Toi la chance (point fixe du bonheur au malheur), je t'accuse d'avoir tué l'enfant que j'étais, celui que je ne tiens plus par la main, faute de quoi...

    Mais coucher sur le papier des ressentis, c'est les figer alors que tout est mouvement, agilité, instabilité, en va-et-vient incessant, comme les flots d'un océan agacé. Voilà pourquoi je m'attacherais donc à dynamiser mon tout, sans quoi rien !



    Il est intéressant de se rendre compte que la plupart de ceux qui se racontent dans leurs mémoires se préoccupent bien souvent davantage de leur enfance, allant même parfois jusqu'à illustrer la première page d'une image de cette dernière. Tout comme il est préoccupant de se dire que si l'écriture n'était pas sincère, nous endosserions nos rôles pour continuer à vivre, et les décrire !

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  • Amour en particulier, mon brasier, ma passion. De l'amour à l'infini, s'attacher, créer du lien. Un idéal, la réalité, des histoires, une aventure. Un moment furieux, de l'attachement, une douleur. Des amoureux, de l'attirance, mon affection. Une globalité, une intéraction, un voyage commun, une tendresse. Un amour transit, important, un plaisir, des amours enfantins. Un déchirement, des chaînes, des ailes, le début, des fins. Du rouge et du noir, une lumière, des miroirs se réfléchissant les uns, les autres. Un partage, la solitude, un horizon, des larmes, ton sourire. Un amour manqué, la souffrance en silence, une danse, l'intensité d'une désillusion, un nouveau sens. Amour toujours.

    L'amour n'est pas s'appartenir. Ni mien, ni tien n'existent et ne résistent dans les flammes. L'interdépendance s'accorde avec la séparation. Nous ne sommes pas unis mais ensemble, dans une harmonie jouée avec sincérité et rythmée par la cadence épuisante de notre passion. Un envol réussi réside dans la prise de conscience de notre possible chûte car au domaine des amoureux, la turbulence est maîtresse et les au revoir sont de plomb.


    Si bien que je l'énonce ; au revoir, s'il en existe.

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  • Je suis transporté, j'en perds jusqu'à mes certitudes, aspiré dans une eau trouble, comme noyé. L'émotion naissante a un parfum envoûtant, qui déroute ceux qui désirent s'initier. L'âme légère et l'esprit rempli, sur un sentier méconnu, l'aventure prend vie. Ensemble, comme aspirés, les instants partagés se précèdent, se succèdent, s'entremêlant les uns les autres, tissant et figeant notre histoire intacte dans le livre de nos vies. Je suis apaisé, j'en oublie ce vaste reste d'existence âpre et sans saveur. Nous dégustons les meilleurs morceaux de notre voyage, l'un pour l'autre. Je ne suis pas en toi, ni pour toi, ni sur toi, je suis avec toi, sans limites et sans relâche. Et nous continuons, enlacés, à tourner, dériver, chavirer, aisément, sans nous perdre. Je suis effrayé, j'en apprécie les doutes et les dérives, la souffrance, la chûte, les peines et l'idée de leur réalité. Et puis j'oublie, dans le tourbillon...

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