• J'entends qu'il s'agit d'une partie de mon existence. Dès lors n'obéissant à personne, je n'appartiens plus à rien. J'abandonne toute part de ce qui constitue mon présent. Je bois un dernier verre pendant l'occurrence de mon dernier spleen. Tout ira bien, je m'en vais, bien. Dans le dommage, je n'entame qu'une dernière phase ; celle éternelle. Après, voilà ce qui constitue l'incompressible existentiel : rien. Je ne veux plus, je ne jouis plus, je n'existe plus. Des cendres, une vraie nuée, c'est ce qu'il reste de nous. Je n'en ferais rien. J'attends patiemment l'once d'un mieux.


    votre commentaire
  • Je suis affublé d'angoisse non sans raison, délicatement entamé comme le serait la respectable chair de quoi que ce soit, puis vite ingurgité en guise de répit. Ma gorge accueille en bon hôte quelques morceaux affûtés d'un tranchant responsable du mal qui la saigne. J'étouffe. La pâleur gagne mes membres eux-même investis par le souffle glacial empreint de rigueur d'une force irrésistible. Je sombre. L'instabilité présageant la fin proche semble s'octroyer le privilège de m'envahir et voilà que tout mon corps dans l'émoi le plus fidèle, s'engage vers le sens du repos. Je l'accepte. Je prends plaisir à savourer les moments dans lesquels j'interagis avec la mort certaine, épris d'un certain désir à son égard, je nous souhaiterais prendre le temps de nous apprivoiser l'un l'autre avant toute chose. J'entretiens ce souvenir dans mon esprit alors que la corde finit de me balancer devant chacun d'entre eux, immobile, l'attribut masculin laissant transparaître son dernier soubresaut ridicule, tel un clin d'œil à celle qui ne saura manquer de m'engloutir, comme chacun de ceux pour qui un jour, sonnera le glas.

    1 commentaire
  • "Quand je sortis du bar dans lequel je venais de m'engloutir une quantité incommensurable de vodka, je la vis, recroquevillée sur elle-même, gisant sur les pavés humides et sales du trottoir d'en face. L'alcool avait nettement amenuis mes capacités sensorielles, ce qui explique sans doute mon manque cruel de précisions descriptives. Je m'approchai d'elle autant que possible en tachant d'éveiller le moins de soupçons pesant sur mon état ; la jambe gauche puis la jambe droite, tout en coordonnant mes bras. J'avais l'air d'un pantin mal articulé qui s'essayait à la traversée d'une rue pour la première fois de son existence artificielle. Une fois à coté d'elle, je saisis sa main droite, maculée de sang dans la mienne, tremblante, maladroite, presque fragile. Son pouls n'était plus. Mon esprit photographiait l'instant, j'étais figé, raidi, comme mort à mon tour."

    Voilà comment aurait pu commencer cet article. C'est d'ailleurs malencontreusement le cas. Inutile d'envisager une suite, ni un début autre que ceux proposés.

    Au risque de vous paraître aigris, je crains qu'il ne faille se rapprocher désespérément de la mort pour enfin commencer à vivre, "figé, raidi...".

    votre commentaire
  • Gloire à toi souffrance, fière et robuste émotion qui m'emplit, m'enivre et me ronge . J'envie ces moments où tout deux, imergés dans une eau tiède et bouillonnante, nous partageons et dégustons les peines qui nous ressemblent, et nous rassemblent.

    "Qu'est-ce que ma vie?" Dis-tu. Certainement une communion entre nos deux pensées. Une lueur naissant dès lors, se réfléchit dans nos deux âmes, puis resplendit comme deux flambeaux.

    Parfois, en mon sein, tu t'agites, prenant tes aises dans un but malsain. Pour chaque supplice, tu dégustes avec précision mon ressenti. Impatient, j'espère la fin proche, sans penser à ma convalescence, qui serait alors la réplique de cet office, mais bien à l'apaisement.

    "Marche! Cours! Apprécie! Chûte et Sombre." pensais-tu. J'abrite en moi cette fin, douloureuse soit-elle, mais que j'erre ici ou ailleurs, dans un lieu propice à mon existence ou non, qu'adviendra-t-il de toi, de nous? Plus j'y songe et plus je me complais.

    votre commentaire
  • J'aimerai comprendre pourquoi tant d'acharnement dans la volonté de nuire à la transformation de mes moments de vie en moments de bonheur.
    Quel est ce mal qui me ronge? Se soigne-t-il?
    Faut-il alors s'arrêter là, dans le tourment. Unique commandant délaissé à bord de ce navire en perdition, je suis seul au milieu de l'infiniment grand.
    Mais quelle est cette douleur aiguë? Peut-on s'en délivrer?
    J'aspire à l'épuisement plutôt qu'à sa pâle idée, j'y songe bien trop souvent. Pourrai-je un jour espérer te voir revenir à moi, mon compagnon, toi qui m'as abandonné, une nuit.
    Je ne suis plus que la moitié de moi même. Que l'on panse vite mes brûlures ou que l'on m'en sépare.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique