• Il faut laisser libre cours à ce qui se passe en nous même au risque qu'il n'advienne un jour, plus rien. Les barrières qui retiennent ces conséquences sont autant d'imperfections dans l'épanouissement. Et pourtant tous ces liens parfois charmants qui nous rattachent parfois même les uns aux autres, avec chacun ou chaque chose, comme ciel et terre, murmurent avec habileté des douces paroles pour lesquelles nous aspirons volontier. J'aimerais souvent éprouver la juste certitude d'une réalité défaite de toute altération possible. J'avancerais serein, dépoussièré soudain d'une injuste mémoire qui m'aurait jusqu'alors fait offense, sans raison.


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  • On dirait la fin ; celle d'une bribe de mon existence. Des jours passés qui m'ont distrait de la réalité, des émotions qui durent, des souvenirs qui vous marquent. De la vie dans mon voyage et des nuances sur ce qu'il en reste. D'ailleurs que reste-t-il ? Des paysages splendides bouleversés par les saisons ; ma saison et celle de mes camarades de l'instant, la satisfaction, la plénitude. Malheureusement, cette nostalgie des heures heureuses nous rend la suite plus dure. Qu'adviendra-t-il de ces moments ensemble ? Tout ce temps qui s'en va et qui laisse dans la bouche, ce goût d'amertume pareil à chaque histoire comme à la coïncidence de toute rencontre. Ça ne fait rien, enfin je crois que rien n'y fera, un départ est tel et un retour lui est semblable. Il est celui qui fait écho à la mort, quand vient la fin pour qu'alors chacun s'inscrive dans le cercle de cet éternel recommencement. Non c'est sûr, c'est la fin, mais ce n'est à la fois qu'un début.

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  • Je m'interrogeais sans cesse sur ce qui pouvait combler ma vie, tellement que j'avais fini par la réapprendre dans le désordre ; des choses auparavant oubliées, enfouies par habitude, délaissées, perdues que je me plaisais à rassembler en attendant mieux. Ce plaisir de stagner dans ma certitude et son confort a engendré chez moi des dérives opposées dans lesquelles je m'empressais de m‘engouffrer ardemment, comme dans une brèche encore assez béante pour y glisser la moitié de soi et s'en voir décapiter. Mais au diable l'infortune ! La fière fièvre intrépide ne vaut-elle pas d'en perdre la tête ? Je me souviens d'une époque où seul comptait l'inconnu, à jamais l'inconnu, sans raison, sans but, sans rien, enveloppé dans une stase des plus primaires : à vivre tout simplement pour s'en souvenir dès à présent, pour se jucher, avec dédain, très haut sur la vierge et seule immensité qui m'aurait habité jusqu'à maintenant. Et un jour alors peut-être, s'amoncellera sur ces cendres, ce commencement d'ailleurs, ce dépaysement, cette dysharmonie.


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  • Exister sans barrière et sans raison, comme débout sur la pointe des pieds avant de tomber, survivre pour l'aspiration libre, un vent furieux nous échappant pour unique guide, inventer autre chose, se parcourir ailleurs ; maintenant et ici le reste du temps. J'aspire à l'improbable rapprochement de l'augure soumis à celle d'une folle illusion, six pieds sous terre ou mille lieux vers les cieux. Enceinte d'un enfant maudit, nous tous puant l'outrancière maladie, immonde et contagieuse de la lueur dans l'obscurité la plus totale. Exclus, toujours exclus, loin, partis, échappés ! Jouissants et peinés, des émotions s'il en existe. Le reste, s'en soucier, à quoi bon ? Le sens n'en a plus lui-même. Esseulés ! Voilà ce qui s'inscrit dans le souvenir de ce qu'il advient de nous ; du vide.

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  • Un départ, rien d'autre qu'une impulsion qui nous entraîne vers le comble d'un manque. Comme un souffle habile qui saurait nous emporter arbitrairement où bon lui semblerait, où nul nous nous imaginions. Depuis l'envol jusqu'à l'inconnu, se détachent des émotions qui par leur fraîcheur nous surprennent puis nous séduisent. Chaque histoire connaît à tour de rôle, la torpeur d'une première fois et à terme la lassitude de sa répétition. Faut-il s'abandonner pour apprécier la juste valeur d'un instant nouveau ? L'aventure ne comprend pas le repos et ainsi s'enchaînent les voyages, les peuples et les paysages. Le matin sur l'eau, toutes vapeurs humectant visages et membres, le soir sur le sable et pourquoi pas allongés sur l'herbe fraîchement coupée pour nous satisfaire de son odeur légère. « J'y suis, je n'y reste pas », voilà à quoi ressemble chaque époque de la vie.

    Parce qu'il n'est pas d'aventures moins uniques que la multitude de leurs convergences en un point inconnu, j'ai l'intime conviction que ni l'envie de départ, ni l'idée de destination ne priment sur le voyage en lui-même.

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