• S'en rapprocher.

    "Quand je sortis du bar dans lequel je venais de m'engloutir une quantité incommensurable de vodka, je la vis, recroquevillée sur elle-même, gisant sur les pavés humides et sales du trottoir d'en face. L'alcool avait nettement amenuis mes capacités sensorielles, ce qui explique sans doute mon manque cruel de précisions descriptives. Je m'approchai d'elle autant que possible en tachant d'éveiller le moins de soupçons pesant sur mon état ; la jambe gauche puis la jambe droite, tout en coordonnant mes bras. J'avais l'air d'un pantin mal articulé qui s'essayait à la traversée d'une rue pour la première fois de son existence artificielle. Une fois à coté d'elle, je saisis sa main droite, maculée de sang dans la mienne, tremblante, maladroite, presque fragile. Son pouls n'était plus. Mon esprit photographiait l'instant, j'étais figé, raidi, comme mort à mon tour."

    Voilà comment aurait pu commencer cet article. C'est d'ailleurs malencontreusement le cas. Inutile d'envisager une suite, ni un début autre que ceux proposés.

    Au risque de vous paraître aigris, je crains qu'il ne faille se rapprocher désespérément de la mort pour enfin commencer à vivre, "figé, raidi...".

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