• Revisitons l'ordre du jour.

    La réalité? Une atténuation voulue et travaillée des sens, de l'extase, du désir, de l'instinct. N'en déplaise à vous tous, ou presque mais elle me répugne. La putréfaction, ça se cultive, et vous êtes efficaces, vous autres, dans cette entreprise. Vous avez le savoir et la méthode, mais vous n'avez pas le talent. L'art, vous l'ignorez comme la nature et la pensée. Voyez donc, s'élever de nulle part, l'arrangement de la misère et du désordre.

    La poignée de malvoyants que nous sommes dans ce monde d'aveugles surveillera avec habilité le brasier que nous nous apprêtons d'allumer. Attraction terrestre? Mais dans quel but? Ma tête est dans une étoile, et j'aimerai vous la montrer, comme l'expression de mes salutations distinguées, à vous autres, les puissants. Un jour viendra où l'anarchie poussera comme du chiendent sur ce tas d'immondices que chaque aîné nous a légué, et brillera comme des diamants. Plus personne ne sera assez pathétique pour cueillir cette nature que nous aurons réinventée. Elle est belle et émouvante, la nature, pourquoi s'atteler à la mépriser, à la détruire? Vous voulez prospérer vous autres? En voilà une idée. Mais crevez donc vous même et mettez-y de la grace, pour une unique fois. Je rêve de ce moment où la cigale ne dansera plus seule, mais avec les fourmis, jusqu'à leur arracher leurs pâtes, inutiles. Construire, mais quoi? Nous n'en avons pas besoin. Plus rien n'est important, plus rien excepté tout.

    Laissez-moi manger des hommes, car d'une famille proche, cette viande est putride certe, mais croquante et savoureuse. Dévorer, en voilà une occupation, et c'est bien en dessous de nos capacités. Nous allons faire abstraction, littéralement et à jamais. L'ordre et la sécurité? En voilà un monde. Préservez-les pour les morts et qu'ils vous etouffent lentement mais sûrement. L'ironie du sort, c'est votre affaire et ça rapporte, n'est-ce pas? Vos tombes garderont vos inefficaces conformités puisque précisément inutiles dans le nouveau monde. Je suis debout, je marche, je mange, je vois, je vis, je ne me reproduis plus, je n'ai pas d'allure, je suis au naturel ce que vous êtes avec hypocrisie. Profitez de ces quelques derniers sourires motivés par la stature métaphorique de ces forces invisibles du politiquement correct.

    Nous mourons vite, mes frères, mais quelle vie? Comme chaque dernière seconde de la votre, avec pour simple habit, une épée de Damoclès en guise de chapeau. Nous aurons pour repos, la disparition de la honte et la paix du reste. Et dans un futur imprécis, la poussière restante de nos naissantes élucubrations sera vouée à l'adoration. Vous aimerez vivre à nouveau, détraqués, dérèglés, démunis, libres et vivants.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :