• Messieurs les présidents et vos omniprésents soutiens,

    je vous fais la faveur de votre procès avec votre permission, ou sans.
    J'accuse l'autorité implicite de notre monde, déguisée et maquillée de contrôler l'esprit des gens.
    J'accuse ces gens de ne pas avoir la force de renverser l'ordre.
    J'accuse l'économie, les gouvernements et leurs défenseurs, les moeurs, le politiquement correct, les codes culturels, le culte du corps... de faire partie de cette autorité implicite.
    J'accuse la jeunesse de renouer avec le passé obscur national-socialiste.
    J'accuse la bétise et l'inculture d'un trop grand nombre de se répandre et de se cultiver encore et encore.
    J'accuse les médias de colporter des informations fausses et incomplétes et les personnes crédules qui y adhérent sans les repenser.
    J'accuse les briseurs de rêves et de talents qui s'efforcent à cadrer, à limiter et à faire rentrer dans le moule traditionnel de la banalité des personnes éveillées qui dès lors s'assoupissent.
    J'accuse la frilosité d'avoir effacé l'ardeur pour édulcorer notre paysage et notre manière de penser.
    J'accuse la futilité des conversations d'époque traitant d'argent, d'apparence, d'appartenance.
    J'accuse la société de consommation de nous transformer en sous produit d'un système où la marginalité n'est pas permise.
    J'accuse les couples se vomissant leur amour et qui forniquent dans le but de leur unique consolation créatrice ; la sauvegarde de l'espèce.
    J'accuse la monotonie qui cadence nos vies, notre tranquillité.
    J'accuse la société de nous insuffler l'envie d'être riche et célèbre comme but existenciel.
    J'accuse ceux qui me diront que j'ai honteusement plaggié Zola pour écrire des imbécilités dans un but narcissique.

    J'accuse cette flamme qui s'éteint ; "l'Aurore littéraire, artistique et sociale"...

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  • Idéalement, j'imagine décrire ce que je suis dans l'ouvrage de ma vie. Se bousculer soi, dans la hate de les écrire avant de les oublier, n'est-ce pas là chose insensée? Se prendre au mot, les enchaîner dans son propre désordre, affectif, raisonnable, sublime et fou. J'aimerai me surprendre à décortiquer mes moments d'existence.



    J'écrirais ces choses pour dépeindre avec engouement, passion surement ce que je pense être ; cette certaine couleur de la fresque de toute une époque. Tous ces petits moments de vie que ma génération partage ensemble, je les prendrais en exemple, et moi en gage de sincérité, comme un sacrifice, je canaliserais mes hurlements en quelques pages, silencieuses et chacunes des séquences de vie en cours de digestion, parfois encore très vives, qui font ce que je suis devenu et ce que je m'apprête à devenir, je les unirais entre elles. A tous ces instants qui me sont encore proches, presque palpables, je vous dédie mon désir de ne pas vous perdre. Mon monde, que je n'aime guère, je t'offre l'opportunité de nous englober, nous et notre conscience d'être sacrifié, notre tristesse. Je ne veux pas d'une seconde chance mais bien poursuivre la première en la reconstruisant pas à pas, en m'en remémorant les traces les plus marquantes. Toi la chance (point fixe du bonheur au malheur), je t'accuse d'avoir tué l'enfant que j'étais, celui que je ne tiens plus par la main, faute de quoi...

    Mais coucher sur le papier des ressentis, c'est les figer alors que tout est mouvement, agilité, instabilité, en va-et-vient incessant, comme les flots d'un océan agacé. Voilà pourquoi je m'attacherais donc à dynamiser mon tout, sans quoi rien !



    Il est intéressant de se rendre compte que la plupart de ceux qui se racontent dans leurs mémoires se préoccupent bien souvent davantage de leur enfance, allant même parfois jusqu'à illustrer la première page d'une image de cette dernière. Tout comme il est préoccupant de se dire que si l'écriture n'était pas sincère, nous endosserions nos rôles pour continuer à vivre, et les décrire !

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  • Quand je me prête aux mots, c'est pour les accorder entre eux sur une gamme de sens. Si je n'en puis plus du vide, fait de blanc ou de noir caractérisant mes feuilles, j'ose dès lors le souiller par usage. Faire des pieds et des mains comme faire des rimes et des vers, sans cesse. A quoi bon écrire? A quoi bon dévoiler ces petites histoires, ces confessions, ces cris rageurs? L'expliquer serait briser le mystère de certaines sensibilités que j'encourage, dans leurs travers, leur complexité, leur inutilité parfois. L'écriture comme l'art en général touche, percute et ronge quiconque y est suffisamment initié pour en apprécier l'expression.

    "Mais qu'est-ce donc?
    - C'est une histoire qui ne raconte rien mais qui en même temps dit tout."

    "La Vie m'a baisé avec un V comme VIH. Avec moi, la moindre seconde compte triple mais je n'en ai plus pour très longtemps, alors je compense."

    "L'autre jour, j'ai écrit sur un arbre, un poème, une déclaration d'amour. C'était beau parce qu'inutile, vain et même illisible."

    "Si toi aussi tu penses que l'envoi d'un SMS surtaxé peut prédire l'avenir, tape 1..."

    "Je déteste ces hommes qui prétextant je ne sais quelle valeur morale, s'attache à réduire mon champ des possibles. Liberté! Mais où Diable es-tu?"

    Des symboles et des pensées sur un support. J'aime assez l'idée que l'on puisse en faire un petit peu plus que rien, rien de semblable, pour offrir, comme pour recevoir.

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  • La réalité? Une atténuation voulue et travaillée des sens, de l'extase, du désir, de l'instinct. N'en déplaise à vous tous, ou presque mais elle me répugne. La putréfaction, ça se cultive, et vous êtes efficaces, vous autres, dans cette entreprise. Vous avez le savoir et la méthode, mais vous n'avez pas le talent. L'art, vous l'ignorez comme la nature et la pensée. Voyez donc, s'élever de nulle part, l'arrangement de la misère et du désordre.

    La poignée de malvoyants que nous sommes dans ce monde d'aveugles surveillera avec habilité le brasier que nous nous apprêtons d'allumer. Attraction terrestre? Mais dans quel but? Ma tête est dans une étoile, et j'aimerai vous la montrer, comme l'expression de mes salutations distinguées, à vous autres, les puissants. Un jour viendra où l'anarchie poussera comme du chiendent sur ce tas d'immondices que chaque aîné nous a légué, et brillera comme des diamants. Plus personne ne sera assez pathétique pour cueillir cette nature que nous aurons réinventée. Elle est belle et émouvante, la nature, pourquoi s'atteler à la mépriser, à la détruire? Vous voulez prospérer vous autres? En voilà une idée. Mais crevez donc vous même et mettez-y de la grace, pour une unique fois. Je rêve de ce moment où la cigale ne dansera plus seule, mais avec les fourmis, jusqu'à leur arracher leurs pâtes, inutiles. Construire, mais quoi? Nous n'en avons pas besoin. Plus rien n'est important, plus rien excepté tout.

    Laissez-moi manger des hommes, car d'une famille proche, cette viande est putride certe, mais croquante et savoureuse. Dévorer, en voilà une occupation, et c'est bien en dessous de nos capacités. Nous allons faire abstraction, littéralement et à jamais. L'ordre et la sécurité? En voilà un monde. Préservez-les pour les morts et qu'ils vous etouffent lentement mais sûrement. L'ironie du sort, c'est votre affaire et ça rapporte, n'est-ce pas? Vos tombes garderont vos inefficaces conformités puisque précisément inutiles dans le nouveau monde. Je suis debout, je marche, je mange, je vois, je vis, je ne me reproduis plus, je n'ai pas d'allure, je suis au naturel ce que vous êtes avec hypocrisie. Profitez de ces quelques derniers sourires motivés par la stature métaphorique de ces forces invisibles du politiquement correct.

    Nous mourons vite, mes frères, mais quelle vie? Comme chaque dernière seconde de la votre, avec pour simple habit, une épée de Damoclès en guise de chapeau. Nous aurons pour repos, la disparition de la honte et la paix du reste. Et dans un futur imprécis, la poussière restante de nos naissantes élucubrations sera vouée à l'adoration. Vous aimerez vivre à nouveau, détraqués, dérèglés, démunis, libres et vivants.

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  • Se délectant passionnément, ils se noient dans leur flou, puis sans relache, comblent leur infatigable désir d'exister seul. Chacun s'accompagne vers l'autre dans sa reconnaissance, dans des va et vient perpétuels à se satisfaire. Ils fantasment sur leur idée, sur leur reflet, interface avec l'ailleurs. Leurs envies paraissent ici et là dans leur adoration et celle qu'ils réclament. A travers leur miroir respectif, tous sont uniques, mais chacun s'en diffère et s'en défend, et par delà, chaque image transportée, brûle de mille beautés. Comprenez dès lors qu'ils sont en vous, en nous mais avant tout en moi.

    "L'émoi des "moi", laisse en soi, les froids d'effroi."

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