Messieurs les présidents et vos omniprésents soutiens,
je vous fais la faveur de votre procès avec votre permission, ou sans.
J'accuse l'autorité implicite de notre monde, déguisée et maquillée de contrôler l'esprit des gens.
J'accuse ces gens de ne pas avoir la force de renverser l'ordre.
J'accuse l'économie, les gouvernements et leurs défenseurs, les moeurs, le politiquement correct, les codes culturels, le culte du corps... de faire partie de cette autorité implicite.
J'accuse la jeunesse de renouer avec le passé obscur national-socialiste.
J'accuse la bétise et l'inculture d'un trop grand nombre de se répandre et de se cultiver encore et encore.
J'accuse les médias de colporter des informations fausses et incomplétes et les personnes crédules qui y adhérent sans les repenser.
J'accuse les briseurs de rêves et de talents qui s'efforcent à cadrer, à limiter et à faire rentrer dans le moule traditionnel de la banalité des personnes éveillées qui dès lors s'assoupissent.
J'accuse la frilosité d'avoir effacé l'ardeur pour édulcorer notre paysage et notre manière de penser.
J'accuse la futilité des conversations d'époque traitant d'argent, d'apparence, d'appartenance.
J'accuse la société de consommation de nous transformer en sous produit d'un système où la marginalité n'est pas permise.
J'accuse les couples se vomissant leur amour et qui forniquent dans le but de leur unique consolation créatrice ; la sauvegarde de l'espèce.
J'accuse la monotonie qui cadence nos vies, notre tranquillité.
J'accuse la société de nous insuffler l'envie d'être riche et célèbre comme but existenciel.
J'accuse ceux qui me diront que j'ai honteusement plaggié Zola pour écrire des imbécilités dans un but narcissique.
J'accuse cette flamme qui s'éteint ; "l'Aurore littéraire, artistique et sociale"...
En gros, "J'accuse la société moderne de tourner au marron que tout le monde connait" c'est bien ca? Force est de dire que je n'aurais su faire pareille copie moderne de la fameuse lettre de Zola, mais cela ne m'empèche pas d'adhérer.