• Les gens sont pédants. Et derrière cette rimique pauvre se cache le constat d'une réalité l'étant encore davantage. Pourquoi tant de respectables imbéciles veulent s'octroyer la reconnaissance d'un culte qu'ils vouent déjà à eux-même? Comporterait-il un intérêt subsidiaire dans la volonté féroce de grimper sur les épaules de son voisin pour contempler les ruines d'une réalité peu glorieuse? Car à quoi bon ressembler à un homme. Décidemment, je ne vous supporterai plus jamais, avares de rêve, engloutisseurs d'idéal, semeurs d'ennui. Crevez donc la gueule ouverte, de préférence celle portant vos vomissures et n'encombrez pas les cimetières pour autant, pour peu que j'y finisse aussi, éparpillé.

    Quant à toi bonhomme, quoi qu'il en soit, si tu te soucies de ton étrange espèce ; tais-toi et mange. Il n'y a rien de tel qu'une bonne coupe franche dans les rangs.

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  • A fleur de peau, dénudée en somme, allongée de tout son corp sur une couche épousant voluptueusement ses formes ravissantes. Je m'en remets à elle qui m'adresse cette ivresse moite, telle la sueur qui s'échappe au travers d'elle ; de l'érotisme à sens unique et ravageur. Tout expire, respire, s'extirpe à un rythme que je ne parviens pas à identifier raisonnablement. Je la surprends dans ses moindres songes et balbutiements sensorielles, à m'envouter du regard ou d'ailleurs. Se trimbalant dans mon esprit, je la possède du bout des doigts. Fragile, habile, prête à servir mes désirs extravertis, elle a l'allure d'une reine et l'assise la seyant davantage, plus que jamais. Délicatement mais fermement, dévorons dès lors le jeu comme l'on mord dans un fantasme avec une machoire se décrochant. Soyons au-delà, partageons la caresse qui nous rapproche irréversiblement sans l'avouer, débordons des marges de nos sens pour en retirer l'essentiel, dénué, dénudé.

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  • Des mots dits, d'autres sous entendus, des doutes et puis des ratures ; ces traces indélébiles qui marquent à coup sûr la lecture non par leur sens, mais par leur répartition soudaine et libre. Entre les deux, un jardin dans lequel j'ai semé les graines fécondes et sans rapport les unes aux autres, d'une existence fachée. Et tel un père qui appréhende le résultat d'un éventuel aboutissement, me voici qui patiente dans le but de vous en offrir les fruits.

    S'offrent dès lors des déclinaisons de thèmes proches de l'infini pour un esprit dérangé, malade peut-être. Mais pourquoi tant d'acharnement dans cette restitution, tant d'exibitionnisme et de narcissisme, à la limite de toutes les autres? Qu'importe car si la vie et l'écriture ne formaient qu'une seule masse informe, il ne resterait au final que quelques lignes les résumant. Au gré du temps que je n'ai pas suffisament embrassé ou même considéré, j'aimerai maintenant marier les moments passés à leurs égaux futurs, rebelles ou agacés, et les inscrire pour toujours dans une continuité parfaite. La mélancolie semblerait alors douce et la vie bien qu'épuisée, sauve, assise confortablement.

    [Délire émotionnel]
    [Evasions complices]
    [Quotidien, quotidienne]
    [Théoriquement notre]
    [Un peu moins vivre]
    [Un trait dans la marge]

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  • "Quand je sortis du bar dans lequel je venais de m'engloutir une quantité incommensurable de vodka, je la vis, recroquevillée sur elle-même, gisant sur les pavés humides et sales du trottoir d'en face. L'alcool avait nettement amenuis mes capacités sensorielles, ce qui explique sans doute mon manque cruel de précisions descriptives. Je m'approchai d'elle autant que possible en tachant d'éveiller le moins de soupçons pesant sur mon état ; la jambe gauche puis la jambe droite, tout en coordonnant mes bras. J'avais l'air d'un pantin mal articulé qui s'essayait à la traversée d'une rue pour la première fois de son existence artificielle. Une fois à coté d'elle, je saisis sa main droite, maculée de sang dans la mienne, tremblante, maladroite, presque fragile. Son pouls n'était plus. Mon esprit photographiait l'instant, j'étais figé, raidi, comme mort à mon tour."

    Voilà comment aurait pu commencer cet article. C'est d'ailleurs malencontreusement le cas. Inutile d'envisager une suite, ni un début autre que ceux proposés.

    Au risque de vous paraître aigris, je crains qu'il ne faille se rapprocher désespérément de la mort pour enfin commencer à vivre, "figé, raidi...".

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  • Un départ, rien d'autre qu'une impulsion qui nous entraîne vers le comble d'un manque. Comme un souffle habile qui saurait nous emporter arbitrairement où bon lui semblerait, où nul nous nous imaginions. Depuis l'envol jusqu'à l'inconnu, se détachent des émotions qui par leur fraîcheur nous surprennent puis nous séduisent. Chaque histoire connaît à tour de rôle, la torpeur d'une première fois et à terme la lassitude de sa répétition. Faut-il s'abandonner pour apprécier la juste valeur d'un instant nouveau ? L'aventure ne comprend pas le repos et ainsi s'enchaînent les voyages, les peuples et les paysages. Le matin sur l'eau, toutes vapeurs humectant visages et membres, le soir sur le sable et pourquoi pas allongés sur l'herbe fraîchement coupée pour nous satisfaire de son odeur légère. « J'y suis, je n'y reste pas », voilà à quoi ressemble chaque époque de la vie.

    Parce qu'il n'est pas d'aventures moins uniques que la multitude de leurs convergences en un point inconnu, j'ai l'intime conviction que ni l'envie de départ, ni l'idée de destination ne priment sur le voyage en lui-même.

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